
par Larry Johnson
La Direction principale du renseignement ukrainien (GUR) a mené deux opérations aéroportées à haut risque à l'aide d'hélicoptères UH-60A Black Hawk fournis par les États-Unis dans le secteur de Pokrovsk, dans l'oblast de Donetsk, alors que la Russie progresse rapidement. Pokrovsk, plaque tournante logistique essentielle, est assiégée depuis plus d'un an. Fin octobre 2025, les forces russes contrôlaient environ 80% de la ville et ont encerclé les forces ukrainiennes encore présentes dans la zone. Ces missions, supervisées par Kyrylo Budanov, chef de la GUR, visaient à infiltrer des forces spéciales d'élite dans des zones contestées ou revendiquées par la Russie, sans succès. La question cruciale demeure : pourquoi ?
Des sources ukrainiennes affirment que cette opération infructueuse visait à perturber les positions ennemies, à sécuriser les points d'appui et à rétablir les lignes de ravitaillement, mais cela n'a aucun sens. La première mission, lancée dans la nuit du 28 octobre, a consisté à déposer 11 commandos du GUR dans un champ au nord-ouest de la zone industrielle de Pokrovsk. Des images vidéo montrent les troupes débarquant et se déployant rapidement. L'insertion a eu lieu de nuit, par faible visibilité, afin de minimiser les risques d'être repérées, mais des drones de reconnaissance russes ont repéré l'hélicoptère volant à basse altitude et ont détruit les 11 commandos.
La mission suivante, lancée dans la nuit du 30 octobre à l'aide de deux hélicoptères Blackhawk, a inséré deux groupes (au total ~20-24 soldats) dans la même zone générale et ils ont subi le même sort que le premier groupe.
Pour comprendre les raisons de ces deux missions ratées, il est essentiel de saisir les liens entre la Direction principale du renseignement ukrainien (GUR, ou HUR en ukrainien), le service de renseignement militaire rattaché au ministère de la Défense, a tissé l'un des partenariats les plus étroits avec la CIA parmi les services de renseignement étrangers. Cette relation, nouée dans le plus grand secret après la révolution de Maïdan en 2014 et l'annexion de la Crimée par la Russie, aurait transformé la GUR, vestige de l'ère soviétique infiltré par des agents russes, en une unité sophistiquée, réputée pour ses frappes audacieuses contre Moscou. La CIA a investi des dizaines de millions de dollars dans la reconstruction de la GUR, lui fournissant formation, équipements et installations sécurisées, tout en partageant des renseignements qui se sont révélés cruciaux lors de l'invasion russe de grande envergure en 2022. D'anciens responsables américains décrivent cette opération comme une «opportunité historique» de contrer la Russie, la GUR devenant «notre protégé».
Alors que les médias occidentaux affirment que cette opération a bénéficié du soutien de l'OTAN, l'explication la plus probable est qu'il s'agissait d'une opération conjointe CIA-GUR visant à exfiltrer des officiers paramilitaires de la CIA infiltrés au sein des forces ukrainiennes à Pokrovsk et dans ses environs. Je ne pense pas qu'il s'agisse de simples agents de la CIA... Je crois qu'au moins deux, voire plus, officiers paramilitaires de haut rang de la CIA sont actuellement piégés à Pokrovsk. Étant donné que les médias occidentaux insistent sur le fait que ces deux missions ratées ont été menées sous les ordres de Boudanov, chef du GUR, et que ce dernier travaille pour la CIA plutôt que pour l'armée américaine ou l'OTAN, tout porte à croire qu'il s'agit d'une opération de la CIA.
Les deux tentatives d'extraction en trois jours ne sont qu'un indicateur supplémentaire de la situation désespérée à laquelle sont confrontées les forces ukrainiennes et leurs conseillers occidentaux à Pokrovsk
source : A Son of the New American Revolution via La Cause du Peuple